La créatrice de Dior Joaillerie nous livre sa philosophie du style
Photo Benoît PeverelliSes minisculptures révolutionnent le bijou précieux. La fringante créatrice de Dior Joaillerie nous livre sa philosophie du style : ultra-féminin, sophistiqué, avec cette touche fantaisiste qui fait sa signature.
Sous la frange graphique de Victoire se cache une rebelle à particule, née pour contourner les lois du style. Élevée auprès d’une grand-mère amatrice de bijoux, Victoire comprend vite comment la mode peut être un jeu délicieux, pour peu qu’on désobéisse à tous ses codes. À 12 ans, elle tente donc ses premières expériences, faisant fondre des médailles saintes pour se fabriquer des bagues. Dans les années 80, elle teste ses looks excentriques sur la piste du Palace, où elle fait sensation en tutu couture. Un certain Karl Lagerfeld repère cette jeune fille au style bien allumé et lui propose de dessiner les bijoux fantaisie chez Chanel. Le jeu devient un métier. En 1998, la maison Dior veut lancer sa division joaillerie et engage la créatrice, qui déborde d’idées farfelues, lui donnant carte blanche. L’imagination de Victoire prend alors le pouvoir.
Elle s’amuse à briser tous les codes bourgeois propres à ces objets précieux, se transforme en conteuse jonglant avec les pierres plutôt qu’avec les mots. Ses minisculptures à porter racontent toutes des histoires extraordinaires, qui prennent vie grâce au livre consacré à la joaillerie Dior, tout juste paru (1). Les fleurs carnivores (collection Milly Carnivora), les légendes gothiques (La Fiancée du vampire), l’histoire de France (Reines et Rois) ou même le potager (Milly-la-Forêt) : l’inventivité sans bornes de Victoire transforme tout en or. Cette alchimiste du bijou affiche un style très personnel, en adéquation avec sa drôle de tournure d’esprit et sa silhouette tout en courbes. Faussement rétro, vraiment curieuse, elle sait ce qui lui va et comment éviter le syndrome fashion victime. La mode reste pour elle une expérience quotidienne, mais heureusement, aujourd’hui, elle ne fait plus rien fondre...
(1) Dior Joaillerie, de Michèle Heuzé, préfacé par Victoire de Castellane (éd. Rizzoli).
Sous la frange graphique de Victoire se cache une rebelle à particule, née pour contourner les lois du style. Élevée auprès d’une grand-mère amatrice de bijoux, Victoire comprend vite comment la mode peut être un jeu délicieux, pour peu qu’on désobéisse à tous ses codes. À 12 ans, elle tente donc ses premières expériences, faisant fondre des médailles saintes pour se fabriquer des bagues. Dans les années 80, elle teste ses looks excentriques sur la piste du Palace, où elle fait sensation en tutu couture. Un certain Karl Lagerfeld repère cette jeune fille au style bien allumé et lui propose de dessiner les bijoux fantaisie chez Chanel. Le jeu devient un métier. En 1998, la maison Dior veut lancer sa division joaillerie et engage la créatrice, qui déborde d’idées farfelues, lui donnant carte blanche. L’imagination de Victoire prend alors le pouvoir.
Elle s’amuse à briser tous les codes bourgeois propres à ces objets précieux, se transforme en conteuse jonglant avec les pierres plutôt qu’avec les mots. Ses minisculptures à porter racontent toutes des histoires extraordinaires, qui prennent vie grâce au livre consacré à la joaillerie Dior, tout juste paru (1). Les fleurs carnivores (collection Milly Carnivora), les légendes gothiques (La Fiancée du vampire), l’histoire de France (Reines et Rois) ou même le potager (Milly-la-Forêt) : l’inventivité sans bornes de Victoire transforme tout en or. Cette alchimiste du bijou affiche un style très personnel, en adéquation avec sa drôle de tournure d’esprit et sa silhouette tout en courbes. Faussement rétro, vraiment curieuse, elle sait ce qui lui va et comment éviter le syndrome fashion victime. La mode reste pour elle une expérience quotidienne, mais heureusement, aujourd’hui, elle ne fait plus rien fondre...
(1) Dior Joaillerie, de Michèle Heuzé, préfacé par Victoire de Castellane (éd. Rizzoli).
“Mon style est féminin et décontracté”
Mon styleJe déteste les tendances. Il faut s’habiller en fonction de sa personnalité et de sa silhouette, en assumant qualités et défauts. Mon style est féminin et décontracté. Cela m’a toujours amusée d’être une fille (puis une femme). Adolescente, j’ai beaucoup forcé le trait, je prenais plaisir à jouer l’hyperféminité. Aujourd’hui, je suis plus détendue.
Mes basiques
Une jupe évasée et une veste près du corps. Le jour, je peux aussi opter pour un pantalon chino masculin, de couleur noire ou marine comme ceux de Jil Sander, avec une blouse, ou alors une robe-chemise en coton (Prada, Thomsen, Samantha Sung). Le soir, j’aime associer une robe ou une jupe trapèze Alaïa avec des sandales à plateaux Pierre Hardy. Il peut m’arriver de ne pas acheter de vêtements pendant deux saisons, car ce que l’on me propose ne correspond pas à ma silhouette. Avoir trouvé mon style me permet de remettre des pièces que je possède depuis vingt ans.
L’élégance
On est toujours plus élégante quand on est grande et mince… Au-delà des vêtements, il s’agit davantage d’une éducation, d’une manière d’être poli, d’un rapport aux autres. C’est aussi ne pas trop se parfumer, par exemple.
La vie sans talons c'est...
Tout à fait possible quand je n’en ai pas envie. Bien heureusement ! Mais pour sortir, on se sent toujours mieux perchée sur des talons.
Une tenue pour un rendez-vous amoureux
Celle dans laquelle je me sens bien ; celle que je peux oublier et qui me permet d’être présente au maximum.
Une faute de goût
Se sentir obligée de porter un sac quand on n’en a pas besoin. En matière d’accessoires, il est d’ailleurs préférable de miser sur la qualité plutôt que sur la tendance.
La tenue de rêve
Je trouve certains uniformes, comme les habits religieux, très beaux. Je rêve d’une boutique où l’on trouverait ces modèles hors mode, sur lesquels on pourrait emprunter des détails à détourner.
“Il est important que la joaillerie ne vieillisse pas”
Mes accessoires fétichesMes sacs Olympia Le-Tan, que je collectionne depuis très longtemps.
Mes bijoux
À mes yeux, ce sont les accessoires suprêmes du luxe, et je pense qu’il faut s’amuser avec. Ils ont la faculté de terminer une tenue. Je les vois comme mes jouets en pierres, à mille lieues du premier degré ; il faut les « démémériser ». Il est important que la joaillerie ne vieillisse pas : elle doit donner de l’éclat, rendre sexy, attirante, créer un désir du désir. Je déteste quand elle embourgeoise.
Un souvenir d'enfance
La veste Dior Couture rouge que je porte ci-dessus. Elle appartenait à ma grand-mère et me fait penser à elle. Dans son placard, je voyais sans cesse cette pièce qu’elle ne mettait plus.
La transmission
C’est souvent inconscient. J’ai pris le parti de m’habiller à l’inverse de ma mère, qui s’interdisait toutes les couleurs. On se construit souvent en opposition. Pour ma part, j’ai puisé toute seule dans des références étrangères à ma famille. À 15 ans, par exemple, j’ai traversé une période comédies musicales hollywoodiennes des années 50 à 70.
J’aime le style très couture d’Alaïa
Mes icônes modeJe n’en ai pas vraiment. Mes références correspondent davantage à des looks de films : Liza Minnelli dans Cabaret, Elizabeth Taylor dans Cléopâtre... Le côté Technicolor me plaisait beaucoup. La notion d’icône de mode ne m’obsède pas tellement ; je m’intéresse à la personnalité des femmes, moins à leur style.
Mes créateurs préférés
J’adore Prada : Miuccia a une proposition de mode intelligente, elle sait ce qui fait envie. J’aime le style très couture d’Alaïa, ses vêtements coupés dans des matières modernes et Stretch. Marc Jacobs est un directeur artistique formidable, toujours assez insolent. Je citerais aussi Marc Newson : la rondeur de ses meubles leur donne des airs de grands jouets d’enfant ; Pierre Hardy, pour son mix masculin-féminin qui souligne la puissance de la féminité ; Picasso pour son énergie, ses œuvres qui suscitent à chaque fois un choc et témoignent d’une grande liberté ; René Lalique, qui avait l’amour des bijoux et leur donnait une grande sensualité.
source: Madame Le Figaro
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